
ARTISTE PLASTICIENNE

« Je mêle les temps et les espaces pour inventer d’autres mondes »
En tant que femme vivant dans un contexte caribéen fortement marqué par la double histoire de la colonisation et de l’esclavage, j’ai développé ces dernières années une exploration plastique du concept de « créolisation ». J’ai commencé par explorer mon héritage issu de la culture gréco-romaine et à imposer dans mes œuvres, à cette civilisation dite occidentale, des traces de plus en plus prégnantes de la culture de l’Autre. En quoi suis-je autre au contact d’autrui? Nous voici dans une quête identitaire personnelle mais aussi dans une réflexion essentielle plus globalisante.
Mes recherches interrogent la notion de « Tout-Monde » d’Édouard Glissant à travers une approche artistique fondée sur les photographies d’archives et les cartes géographiques que j’utilise dans mes travaux pour leur dimension autant physique que symbolique. Ce déplacement de l’objet vers le matériau vise à déstabiliser les frontières fixes entre les cultures, les géographies et les époques afin de développer une esthétique de l’interculturalité et du métissage. En confrontant et en réconciliant des identités diverses, des espaces et des temporalités, je propose une réflexion sur la cartographie et l’archive comme outils de représentation du « Tout-Monde », vecteurs de mémoire et de relation. Cette démarche tend à produire à la fois une réflexion théorique sur les dynamiques de l’hybridation culturelle qui émergent de la rencontre avec l’Autre et une réflexion pratique par l’emploi de divers médiums tels que le collage, la peinture, le dessin qui produisent eux-mêmes de l’interconnexion.
En intégrant des témoignages dans mon processus de création, j’introduis une dimension sociologique qui me permet de restituer des expériences humaines subjectives visant à créer des ponts entre les histoires individuelles et la mémoire collective où les représentations géographiques peuvent se conjuguer pour produire une esthétique du mélange dans un contexte postcolonial et globalisé.
EXPOSITIONS
• Mémoires de cases, exposition solo, Guadeloupe, 2024
• Phénix, exposition collective, Guadeloupe, 2024
• Gravides, exposition collective pour le Festival Cri de femmes/Yabisi Series, Guadeloupe, 2024
• Rézonans, exposition collective, Pavillon de la Ville de Pointe-à-Pitre, Guadeloupe, 2023
• Hymen cities, womb livities, exposition collective pour le Festival Cri de femmes, Guadeloupe, 2023
• Féminitude, exposition collective, Guadeloupe, 2023
• Itinérances, exposition solo, Guadeloupe, 2022
• Horizons pluriels, exposition collective pour le Festival Art+Rhum, Guadeloupe, 2022
• Tout moun, exposition collective, Guadeloupe, 2022
• Réconciliations?, exposition collective pour le Festival Monde en vues, Guadeloupe, 2022
• Black Market, exposition collective organisée par Frère Indépendent, 2022
• Origynes, exposition collective pour le Festival Cri de femmes, Guadeloupe, 2022
• Origine(s), temps codifiés, mondes croisés, exposition collective pour le Festival Bleu Outremer, Guadeloupe, 2021
• Portraits croisés, exposition collective, Anglet, 2021
• Beautiful women of art, exposition collective, Guadeloupe, 2021
• Strates, exposition collective sous le commissariat d’Elisabeth Gustave, Guadeloupe, 2020
BIENNALE
• Biennale de Florence, Italie, 2025
SALONS
• Pool Art Fair, Guadeloupe, 2024
• Art Capital, Grand Palais Éphémère, Paris, 2024
• Pool Art Fair, Guadeloupe, 2023
• Pool Art Fair, Guadeloupe, 2020
EXPERIENCES
• COLLOQUE: Intervention dans le cadre du colloque organisé par Dominique Berthet, directeur du CEREAP (Centre d’études et de Recherches en Esthétique et Arts Plastiques) de Martinique, autour de la thématique
« Art et (dé)plaisir », Hôtel Arawak, Guadeloupe, 2021
• GALERIE EN LIGNE: Sélectionnée par l’Agence « Artistik Rezo Caraibes », Agence d’Ingénierie fondée par Cynthia Phibel, Martinique, site de la galerie: https://galerieaarc.com, 2022
• REVUE DE PRESSE:
- Texte de Scarlett Jesus, critique d’art, pour le salon Pool Art Fair, 2023
- Article de Christian Bracy, critique d’art, pour la revue « Recherches en Esthétique » du CEREAP, 2023
- Œuvres en première de couverture du Magazine Créola, article associé, Guadeloupe, 2022
• CONCOURS: Lauréate du Concours « Talents d’ici » organisé par le Groupe GBH Guadeloupe, 2022
• ACTION COLLECTIVE: Réalisation de 3 cosmogonies au Centre des Arts, Guadeloupe, 2022
Originaire du Mans, Céline Edon vit en Guadeloupe depuis 2010. Cette terre, qui a vu naître sa fille métisse, la fait s’intéresser aux auteurs caribéens et aux concepts de « diversalité » et de « créolité ». Majore de promotion au concours de l’agrégation d’arts plastiques en 2005 et enseignante en lycée, elle n’a jamais souhaité montrer son travail jusqu’à ce qu’elle soit repérée en 2020 par Elisabeth Gustave, chargée de la programmation des expositions de l’Arawak. Depuis, elle expose régulièrement en Guadeloupe sous le nom d’artiste CeDo et développe un travail d’exploration autour du portrait en interrogeant les archives, la mémoire et la généalogie. En 2021, elle est sollicitée pour participer à la conférence « Art et (dé)plaisir » organisée par Dominique Berthet, directeur du CEREAP de Martinique. La même année, Cynthia Phibel, fondatrice de l’agence d’ingénierie Artistik Rézo Caraïbes qui promeut des artistes émergents, la contacte pour rejoindre sa galerie. En 2022, ses œuvres ont été présentées à la première exposition d’artistes plasticiens du Festival International du film des Droits Humains de Guadeloupe « Monde en vues » autour de la question des « Réconciliations? » pour laquelle elle était la seule artiste non afro-descendante. Cette exposition, se présentant en point d’interrogation, avait à cœur d’aborder la délicate question des réconciliations dans un territoire caribéen encore imprégné par son histoire. Ses recherches s’apparentent à une quête de toute une vie puisque déjà en 2003 elle consacrait son mémoire de maîtrise aux thèmes de l’évanescence, des résurgences du passé et des traces mémorielles. Après une exposition en 2024 au Grand-Palais à Paris dans le cadre du Salon Art Capital, son travail sera montré en 2025 à la Biennale de Florence.